Il peut arriver, après qu’un employeur ait recruté un stagiaire, que ce dernier ne s’avère pas qualifié pour ses missions. Dans certains cas, il peut même commettre une faute. L’employeur est alors en droit de se demander si le licenciement du stagiaire est envisageable, mais est-ce seulement possible ? Revoyons ensemble quelles options s’offrent à l’employeur vis-à-vis de son stagiaire.
Peut-on envisager le licenciement d’un stagiaire ?
La première question qui vient à se poser si un employeur veut se passer des services d’un de ses stagiaires est : « est-ce qu’un stagiaire peut être licencié ? ». La réponse est NON, car le licenciement de stagiaire n’existe tout simplement pas.
En effet, la relation de travail entre un employeur et un stagiaire n’est pas régie par un contrat de travail, mais par une convention de stage. Ainsi, on ne parlera pas de licenciement, mais de rupture ou de résiliation de la convention de stage.
Cette rupture ne dépend pas des mêmes règles qu’un licenciement. Elle n’est également pas soumise au Code du Travail. Ainsi, la question de savoir si l’employeur peut se séparer de son stagiaire ou non peut s’avérer plus complexe que prévue.
Comment rompre la convention de stage ?
Les conventions de stage prévoient dans leur rédaction les conditions à respecter pour mettre fin au stage. Pour savoir comment procéder, l’employeur doit donc se référer à la convention établie avec le stagiaire.
Attention toutefois, un stage n’a pas pour but de remplacer un salarié ou faire face à un surcroît d’activité ! Le stage sert à former le stagiaire en lui apprenant les connaissances et savoir-faire nécessaire pour compléter sa formation. Les compétences d’ordinaire attendues chez un salarié sont obtenues par le stage lors de son stage, pas avant.
Ainsi, l’employeur ne peut pas attendre d’un stagiaire une satisfaction identique à celle d’un salarié, puisque ce n’est pas un salarié. L’argument d’insatisfaction n’est donc pas valable pour rompre la convention de stage.
Il est tout de même possible, si le stagiaire n’arrive vraiment pas à remplir ses missions au vu de sa formation et approuvées par l’école dans la convention de stage, l’employeur peut alerter le stagiaire et l’établissement afin de d’aborder l’éventualité d’une rupture de la convention. Cette rupture est possible si et seulement si les 3 parties (entreprise, stagiaire, établissement de formation) sont d’accord. Après cela, la convention de stage prendra fin selon les modalités définies entre les parties.
Attention !
Il n’est pas possible de rompre la convention de manière unilatérale : cela constitue une rupture abusive de la convention de stage et expose l’employeur à verser l’intégralité de la gratification du stagiaire ainsi que des dommages-intérêts.
Ainsi, seule la rupture à l’amiable de la convention de stage est possible dans le cas où un stagiaire n’aurait commis ni faute ni entrave à la discipline de l’entreprise. L’employeur peut aussi faire preuve de patience en continuant à former le stagiaire jusqu’au terme initialement prévu tout en trouvant des alternatives pour que le stagiaire continue d’acquérir des compétences.
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Et si le stagiaire commet une faute ?
Ce sont les conventions de stages qui prévoit les conditions de mise à terme du stage. Le Code de l’Éducation prévoit que les modalités de résiliation doivent être obligatoirement indiquées dans chaque convention.
Il est généralement prévu dans les conventions de stage que, dans le cas d’un manquement aux règles de disciplines de l’entreprise, l’employeur puisse être en mesure de rompre la convention. Les raisons pouvant être invoquées dans cette situation peuvent être de différentes natures :
- Non-respect du règlement intérieur ;
- Retards à répétitions ;
- Comportement dangereux et/ou inadéquat ;
- Etc…
Dans tous les cas, la première chose à faire pour l’employeur et d’en parler avec son stagiaire pour régler cette situation de façon amiable. Si les échanges avec le stagiaire n’ont pas aboutis sur un changement de son comportement, l’employeur peut alors contacter l’établissement dont dépend le stagiaire pour entamer, en concertation, une démarche de rupture de stage.
A savoir :
Il peut arriver que la convention de stage prévoit une procédure spécifique. Si c’est le cas, celle-ci doit être obligatoirement respectée.
Pour justifier la rupture de la convention de stage, l’employeur doit aussi prouver que le stagiaire a commis des manquements suffisamment graves aux règles en vigueur dans l’entreprise.
Rupture du stage et délai de carence
Une rupture de convention de stage est toujours accompagné d’un délai de carence. En effet, si l’employeur décide de mettre fin à un stage, celui-ci devra attendre l’expiration d’un délai de carence avant de pouvoir recruter un nouveau stagiaire dans un même poste.
La durée du délai de carence est égale au tiers de la durée du stage. Par exemple, si le précédent stage durait 3 mois, l’employeur doit attendre 1 mois après la rupture de la convention pour pouvoir reprendre un stagiaire.
A savoir :
Le délai de carence ne s’applique pas si le stage est rompu à l’initiative du stagiaire.